Thérèse Vitali
Comtesse de Beauchamp
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Thérèse, Hortense, Hélène, Joséphine VITALI est née le 8 février 1866 à Paris. Elle épouse à 19 ans (le 18 août 1885)   François , Stanislas, Julien, Raymond ROBERT, comte de BEAUCHAMP . Originaire du Poitou (XVI° siècle), anoblie en 1731, titrée comte romain (marquis en 1892), la famille de BEAUCHAMP est solidement implantée dans la Vienne : château de Morthemer , château de Verrières à Lussac...  L'époux François, a 30 ans, il est capitaine au 17° d'artillerie. Le couple se partage entre Paris et son château de Saint Julien l'Ars dans la Vienne. Dès son arrivée à Saint Julien, en 1885, Thérèse va se signaler par une par une intense activité
immobilière qui l'animera sa vie durant. C'est d'abord l'église de la paroisse qui va être l'objet de ses attentions. La ruine du XIIème siècle, qui a été "retapée" à la hâte en 1835, est abattue au profit d'une nouvelle église. Dans cette oeuvre d'envergure, Thérèse va faire appel à son père Philippe Comte VITALI, qui fournira les fonds et l'architecte (Charles CAZAUX) dont il s'est déjà attaché à plusieurs reprises les services, notamment dans la rénovation de son château à Vigny (95). Le château aussi, dont l'agrandissement avait été entrepris depuis quelques années, sera intégralement achevé. Mais, les jours heureux seront de courte durée.
C'est d'abord la tragédie du "Bazard de la Charité", le 4 mai 1897 qui va faucher l'essentiel de cette famille. Le «Bazard de la Charité» n'est pas un grand magasin, mais une vente de charité annuelle organisée par les femmes de la noblesse et destinée à recueillir des fonds au bénéfice des plus démunis. Un incident de cinématographe déclenchera un incendie qui provoquera une hécatombe : 121 morts. La liste des victimes regroupe tout le gotha... Les BEAUCHAMP paye le prix fort, près d’une dizaine de morts ! Thérèse elle-même, qui vendait au stand de la marquise COSTA de BEAUREGARD , ne doit sa vie qu’au fait qu’elle est sortie à seize heures vingt, quelques minutes avant le drame, pour se porter au devant de sa mère, la comtesse VITALI. Thérèse aura deux enfants. Tout d'abord un fils : François qui a épousé à Paris,  le 18 avril 1912, Yvonne Giovanna SANFELICE, Princesse de VIGGIANO. Née à Paris le 21 octobre 1893, elle est la fille de Don Luigi, Prince de VIGGIANO, Patricien de Naple, Chevalier d’Honneur et de Dévotion de l'Ordre de Malte et de Jeanne Princesse de BEAUFFREMONT - COURTENAY. Puis une fille : Christiane qui
a épousée le Marquis de VOGÜE. Thérèse, qui a hérité des VITALI le goût des bâtiments, s’est entourée d’artistes, tel le paysagiste Ferdinand BAC, qu’elle va entraîner, dès 1917, sur un projet qui lui tient à cœur.

Elle possède en effet, à Saint Jean Cap Ferrat, sur la pointe du cap Saint Hospice, un paradis sauvage couvert de pins et d’oliviers et rêve d’un palais face à la mer. Elle a beaucoup voyagé, adore Venise et Caprarola et veut une villa dans l’esprit de la «Palazzina» de Vignole. Pour les jardins, elle rêve d’un escalier monumental, de marbres, de bassins à profusion... Pour les plans, elle a fait appel à l’architecte Aaron MESSIAH et au paysagiste Harold PETO. BAC, pour sa part, s’occupera de la décoration intérieure et de la réalisation des jardins. Ainsi, si c’est PETO qui trace la perspective royale de l’allée de cyprès avec

ses degrés de marbre descendant à la mer, c’est à BAC que revient l’aménagement des jardins à thèmes. Il y a là un cloître, un jardin clos et un jardin mauresque inspiré de celui de la Villa Cypris. Elle baptise cette demeure enchantée : Fiorentina, en hommage au palais de son père, le Comte VITALI , à Cannes. Mais la série noire va reprendre ! C'est d'abord sa fille qui met au monde une enfant morte née. Puis c'est son fils François, commandant la 10ème batterie du 86 ° d'artillerie, qui est tué à Verdun (1er mai 1917). Comme si cela ne suffisait pas, moins d'une année plus tard, le 3 septembre 1918 à quelques semaines de l'armistice, c'est au tour du mari de Thérèse de périr à 63 ans sur le champ de bataille...! C'est pourquoi, sa Fiorentina, à peine achevée, est cédée (en 1920), au vice-roi des Indes, Mais, Thérèse est une femme pleine de ressources et fait l’acquisition de la «Léopolda» . Il s’agit d’un château sur 8 hectares de parc, érigé en 1900 à Villefranche sur Mer, par Léopold II Roi des Belges et passé, en 1909, à son successeur le Roi Albert Ier. Thérèse s'éteindra le 24 juillet 1940 .
 
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